Fernando Alonso en Indy 500

C’est le buzz du moment dans le monde du sport automobile. Fernando Alonso, l’Espagnol aux deux titres mondiaux de Formule 1, va courir sur un ovale américain. Trois questions se posent :

Lequel des deux championnats en bénéficiera ?

Je pense que c’est une situation « gagnant-gagnant » pour les deux disciplines. Il y a plusieurs raisons à cela :
  • La Formule 1 voit le retour de Jenson Button (champion du monde, rappelons-le) le temps de la course la plus emblématique de sa saison. Son capital sympathie est énorme et il est résident monégasque ; de fait, il est l’ambassadeur de choix pour cette course. McLaren, non plus, n’y perd pas au change.
  • L’Indy 500 ne voit pas débarquer un pilote de seconde zone ou, pire, un pilote payant : ils héritent d’un des meilleurs pilotes (le meilleur, selon certains) de la Formule 1 ! Accueillir une légende encore en exercice est un honneur. Qui n’aimerait pas voir notre Simon Pagenaud national en F1 le temps d’une course mythique telle que Spa, Silverstone ou Monaco ? Si Fernando gagne, ça sera une sacrée publicité pour la F1 (cf. Hülkenberg au Mans). Dans le cas contraire, l’IndyCar aura prouvé que ces pilotes sont des as et non les délaissés de la course en monoplace.
  • L’intérêt soudain pour la course et le championnat Indy a fait un bond phénoménal lors de l’annonce du 12 avril. Un graphique vaut mieux que 150 lignes d’explication : Ainsi, il me semble qu’Alonso amènera un public supplémentaire. Et dans l’autre sens, ça sera vérifiable pour le public américain. Sur ce deuxième point, c’est bénéfique à Liberty Media, les nouveaux propriétaires américains de la Formule 1.

Alonso est-il réellement bénéficiaire ?

Quel est l’intérêt d’aller faire une dixième, neuvième ou même une première place à Monaco ? Il a déjà gagné à l’ombre du Rocher monégasque. Cette course n’est plus un défi pour lui. Faire de la figuration ? Trop peu pour lui, c’est un gagnant, un pilote, un vrai. Les résultats de sa voiture sont tellement bas que laisser un tel talent à l’état de testeur de luxe est, pour moi, un énorme gâchis. C’est comme mettre du ketchup dans un pan bagnat ou encore mettre un W16 dans un châssis de Mehari. Courir en Indy 500 ne se présente pas tous les jours, surtout quand on est sous contrat avec une écurie comme McLaren. Il a été dit que sous Ron Dennis et/ou Bernie, il n’aurait jamais pu faire ça. Qu’il prenne ce qu’il y a à prendre, surtout si ça peut le consoler.

Justement, McLaren fait-elle une erreur en laissant sa star faire cette « infidélité » ?

Sur le plan de la communication pure, je doute fortement que cela les impacte négativement. En effet, Honda (de par ses méthodes et choix discutables) ridiculise une équipe légendaire voire même l’histoire du duo jadis gagnant. Comme on dit souvent dans la vie de tous les jours, vous pouvez être irréprochable pendant trente ans, si vous faites une bêtise, les gens ne se souviendront que de ça. C’est aussi vrai à cette échelle et dans ce contexte ; c’est une réaction tout à fait humaine ! Là, les médias et les gens ne parlent que du trio McLaren/Honda/Andretti ! Et en bien, s’il vous plaît… avec ironie cependant : « au moins, le moteur Honda fonctionne en Indy ». Sur ça, j’ai ma petite idée mais les torts partagés avec McLaren en F1 sont un autre débat. Puis le retour de l’écurie McLaren dans cette série, c’est quand même historique pour l’Indy et pour la firme britannique.

Un bon coup médiatique

Pour conclure, il faut se dire que :
  • Pour Alonso, c’est un lot de consolation de luxe à un moment où tout le monde le sent prêt à quitter son écurie.
  • Pour l’écurie britannique, ceci leur permet d’éteindre le brasier des mauvais résultats en F1.
  • Pour les deux championnats, c’est une aubaine. Le public n’en sera que ravi (moi le premier) et ça va attirer des curieux.