Deuxième ePrix de Monaco et point sur l’électrique
La seconde édition du ePrix de Monaco s’est déroulée le samedi 13 mai 2017 sous un soleil fort agréable. Ce Grand Prix de voitures électriques prend place sur une partie du tracé du « vrai » Grand Prix monégasque. La première édition a eu lieu en 2015 ; les Grands Prix Historiques et les ePrix s’alternent. La troisième édition aura donc lieu en 2019.
La voiture électrique
Commençons tout d’abord par la voiture électrique dans son ensemble. Il faut avouer qu’elle n’a pas que des adeptes et se traîne une réputation assez peu glorieuse. Premièrement, le gros problème de l’électrique, surtout si vous êtes un Rupteur invétéré, c’est son aspect voiturette. Il n’y a que depuis ces dernières années que des constructeurs comme Tesla font rêver avec des voitures électriques. La Twizy ou la ZOE, qui sont la majorité du parc français, restent assez peu attirantes.

Un point sur la Formula E
La Formule E ou Formula E a été créée en 2014 sous l’impulsion de Jean Todt. Il y a vu l’avenir de l’automobile et considère cette série comme un laboratoire pour les véhicules alimentés électriquement. C’est logique puisque la compétition a toujours eu des effets positifs sur le marché automobile. Or, il y a deux facettes dans cette notion expérimentale : le côté « show » qui attire les spectateurs et la facette « développement ».Show les p’tits marrons
Pour séduire, la voiture électrique doit se montrer sous son meilleur jour. Car oui, se cantonner aux stéréotypes précédemment cités, c’est comme représenter la voiture à essence avec une Aixam ou une Fiat Multipla… Du coup, la Formule E (en franco-français) est la meilleure chose qui puisse arriver au mode d’alimentation et de propulsion du « futur ». D’autant que le package est complet :Des circuits en ville
Cette série a réussi à trouver des terrains de jeu inédits !!! Combien de fois avons-nous, nous les Français, fantasmé sur un circuit dans la capitale ? Un circuit au milieu des buildings New-Yorkais, à part dans Forza… c’est du jamais vu ! Ca, c’est le premier tour de force de la Formula E.Outre le cadre, aller dans des villes ou des capitales, c’est aller directement au contact du public. La course ne se passe pas à huit clos dans l’enceinte d’un autodrome bien isolé et seulement ouvert aux mordus de vitesse. Faire courir de tels bolides sur les routes de tous les jours, ça amène un certain intérêt à Monsieur Tout-Le-Monde. Certes, il y aura toujours des détracteurs frustrés mais les ePrix ont un autre avantage…Live timing for Qualifying of the 2017 FIA Formula E @qatarairways #ParisePrix is available here >> https://t.co/UC4FsSD4BM pic.twitter.com/6rOkriN35f
— FIA Formula E (@FIAformulaE) 20 mai 2017
Un format raccourci
En effet, pour ne pas immobiliser les rues trop longtemps, les ePrix se déroulent généralement en une journée ! Le matin des essais libres, peu avant midi des qualifs et dans l’après-midi la course. Habitant à Monaco, je peux vous affirmer que ce format plaît plus que celui de la F1 sous 4 jours (le GP de Monaco commence le jeudi et finit le dimanche). Les habitants sont plus heureux et il n’y a pas que ça qui leur plaît…Nuisances sonores plus que réduites
Un élément qui peut rebuter les Rupteurs comme vous et moi et qui a été évoqué dans les vilains défauts de l’électrique devient un avantage. En tant que résident monégasque, je peux encore vous faire part d’une remarque compréhensible que j’entends très souvent : les gens résidant sur ou à proximité du circuit en ont marre de se faire réveiller ou d’entendre à longueur de journée des moteurs. Vous allez me dire qu’avec l’époque turbo, ça va mieux… mais il y a encore des séries (F2 ex-GP2 ou Porsche) qui vous arrachent correctement les oreilles.Le public impliqué
Ce championnat a été pensé par la FIA pour être au cœur du public et des fans. D’abord, il y a l’usage massif des réseaux sociaux traditionnels (Facebook, Twitter ou Instagram) avec des CM qui likent facilement les interventions du pékin moyen dont votre serviteur. Quelque part, le lien se fait plus facilement qu’avec la F1. En Formule 1, la FIA est plus hautaine en créant une distance avec le spectateur s’il n’est pas VIP, chose que Liberty Media veut changer.Pour couronner ce domaine communautaire, il y a une vraie innovation : permettre aux gens de donner un surplus de puissance à leurs pilotes favoris. Le bien nommé « FanBoost » est, en plus, simple à attribuer. Via un site web ou une des applis (iOs et Android), vous cliquez sur votre poulain. Qui n’a jamais rêvé de clamer son amour pour son pilote préféré en lui donnant un coup de pouce de façon directe ? Ca, c’est balèze et bien fichu.Have you voted in #FanBoost today? Check out the top five in the leaderboard for the #ParisePrix >> https://t.co/g1N1pO5JD9 pic.twitter.com/gXDVJcZusd
— FIA Formula E (@FIAformulaE) 18 mai 2017
Le labo nomade
Je vous présente déjà mes excuses car je ne vais pas avoir de scoop à vous annoncer. Je ne suis pas ingénieur dans ce domaine et n’ai pas de contact chez Renault pour connaître l’impact réel sur la R&D. Débutons par un simple constat. Les voitures électriques sont souvent lourdes et rentrent dans un cercle vicieux :- Faibles performances ? On balance plus de puissance, au détriment de l’autonomie.
- Pas assez d’autonomie ? On augmente le nombre de batteries.
- Plus de batteries = plus de poids.
- Plus de poids = moins de performance et d’autonomie.
- On recommence.
Edit suite au Journal de 20 h de TF1 du 20/05/2017
Le 20 h de TF1 suivant l’ePrix de Paris nous a fait part des applications des recherches en Formula E sur les voitures électriques de série. Les freins et le système de récupération d’énergie sont les premières applications concrètes. Après recherche, il ne s’agit pas d’une création de la Formule E mais de la F1 avec l’ERS de 2009. S’agit-il d’un système plus évolué propre aux véhicules 100 % électrique ? L’autonomie a été le deuxième point mentionné avec un doublement de la portée pour un modèle de série Renault. Il s’agit sûrement la ZOE qui a évolué de ce côté-là en décembre 2016. Le dernier point est le plus important soulevé par le reportage. Le bruit fait l’objet d’expériences chez DS (Citroën) avec un système d’amplification du son pour la sécurité des piétons et rajouter un côté sportif, donc plus attirant.Et cet ePrix de Monaco dans tout ça ?
Nostalgie et action
Ce que j’ai pu voir en assistant en personne à deux journées d’ePrix à Monaco, c’est cet atmosphère à l’ancienne. Je parlais de la froideur de la F1 si vous n’étiez pas VIP et là, c’est tout le contraire. Ca me renvoie aux années 80-90 où les pilotes étaient plus accessibles , où les journalistes pouvaient approcher les voitures sans trouver un mur de mécanos qui planque les détails des bolides et etc. Il y a un réel côté « populaire ».
Alors, tout est beau, tout est rose ?
Seul bémol pour moi en tant que spectateur… ce p*t@!n de « EJ » (à prononcer « idjay ») !!! Ils te passent de la musique électronique tellement forte que t’as encore plus mal aux oreilles que pendant un vrai Grand Prix. La musique n’étant pas bonne (les goûts, les couleurs, tout ça), tu ressors vite avec un mal de crâne. Surtout qu’au final… le son de ces voitures n’est pas aussi déplaisant qu’il n’y paraît. L’autre élément qui me pose problème, mais qui n’est pas propre à cette série puisque la F1 est elle aussi touchée, c’est la gestion de la consommation…
Rendez-vous en 2019 !
Encore une fois, je suis enchanté par ce championnat. Selon moi, il s’agit bien d’une discipline à part entière et non d’un substitut pour combler un trou « en attendant ». Il y a des pilotes de premier ordre et les écuries engagées s’investissent réellement. J’ai vraiment hâte de retrouver cette course chez moi dans deux ans. Entre-temps, il y aura eu deux Grands Prix de F1 et un Grand Prix Historique pour me faire gentiment patienter.