Grand Prix d’Azerbaijan 2017 : Haute tension à Baku !

27Après un Canada sous les étoiles teutonnes, l’ex-« GP d’Europe » se devait de rebattre les cartes. Ce deuxième Grand Prix d’Azerbaijan a donc offert une lutte à trois écuries en essais et un chaos total en course.

Des essais low-cost (bas coûts) ?

Bon… Il fallait que je la fasse. Mais trêve de galéjades et place aux commentaires.

Libres, la guillotine du virage 8

Il fallait s’y attendre avec son tracé étroit et des monoplaces plus larges… Les habituels cascadeurs se sont illustrés lors de ces essais libres. Pour ce qui est de la tendance générale, les trois équipes en tête du championnat ont alterné les chronos. Ceci a promis des qualifications disputées.

Fait majeur de ces sessions

Vettel a été victime de problèmes hydrauliques et s’est vu équiper d’un vieux moteur. Les qualifs et la course parraissaient donc mal engagés pour l’Allemand.

Fait mineur

Mais un rappel important pour nous, conducteurs : ne pas oublier le frein à main…

Qualifs

La Q1, écrémage caspien

La première session n’a pas permis de distinguer une tendance. Par contre, la Q1 a annoncé une course cauchemardesque pour un Grosjean en perdition. Il n’a pas été aidé par sa voiture et n’est pas parvenu à hisser sa voiture en Q2.

La Q2, une démo de pilotage

Pour la première fois de la saison, Stroll a pu passer en Q3 !!! En parlant d’une Williams, les démonstrations de pilotage de l’ancien retraité Massa m’ont cloué. Après, rien de transcendant pendant cette deuxième session des qualifs.

La Q3, une bataille intense

Le début de la séance a été plutôt convenu. Cependant, un crash de Ricciardo, qui a fait intervenir un drapeau rouge à 3:33 de la fin de la séance, a relancé l’intérêt. Il était à noter qu’à ce statut de la session, Ocon se positionnait en cinquième position, devant Vettel !
Conclusion des trois dernières minutes
  • Lewis a fait un tour d’anthologie et a réussi à mettre 4 dixièmes à son coéquipier.
  • Les pilotes Ferrari, Kimi et Vettel, ont suivi le duo argenté et pensaient que ça ne reflètait pas la performance de leurs monoplaces.
  • Verstappen nous a gratifié d’un joli tour en se plaçant derrière les duos germanico-italiens.
  • Les Force India se sont une nouvelle fois révélées solides. Ceci grave plus profondément leur statut de première force du milieu de plateau. Ainsi, septième place pour Ocon, meilleure qualif de sa carrière malgré la légère déception d’être derrière son coéquipier.
  • Stroll ressort, pour la première fois, victorieux de son duel inter-équipe, devant un expérimenté Massa.

La course

Voici les habituels (1)5 évènements importants du dimanche :
  1. Bottas et Kimi se sont rentrés dedans dès le deuxième virage, reléguant le pilote Mercedes en queue de peloton (voir point 9).
    Accrochage de Bottas et Räikkönen à Baku (2017) )
    La Finlande et sa franche camaraderie.
  2. Le Grand Prix aurait pu être gagné par la Safety Car
  3. … ou la « voiture balai« .
  4. 3 Safety Cars dont une avec drapeau rouge à cause des débris sur la piste.
  5. Hamilton a freiné derrière la Safety Car et Vettel lui a fait l’arrière…
  6. … un Vettel au sang chaud s’est mis à côté d’Hamilton et l’a percuté.
  7. Les Force India se sont dézinguées.
    Ocon et Perez se percutent à Baku (2017)
    Qui a dit que le rose c’était pour les tapettes ?
  8. Hamilton a demandé à son équipe que Bottas ralentisse pour qu’il puisse rattraper Vettel.
  9. Ferrari et Williams se sont percutées frontalement en plein drapeau rouge.
  10. Bottas a arraché une deuxième place inespérée (cf. point 1)…
  11. Ricciardo a gagné en passant trois voitures d’un coup…
  12. Stroll a été sur son premier podium !!! Et a logiquement fait un shoey.
  13. Sixième place d’Ocon.
  14. Alonso P9 et donc dans les points.
  15. Wehrlein en P10.

Points-clés

Le chat noir du jour

Grosjean, chat noir du week-end complet. Les éternels problèmes de freins qui engendrent forcément un soucis de sécurité… Rien de plus à dire. Verstappen est aussi à mettre dans le lot. Il est souvent crispant mais c’est bien plus sympa de le voir abandonner sur un fait d’arme que sur une casse. Évoquons également Hamilton. Son histoire de tour de cou mal enfoncé lui a coûté la victoire… Ca, c’est de la bonne guigne à l’ancienne qui lui impose une pénalité de facto avec obligation de repasser au stand pour le changer.

Le pilote du jour

Stroll, Bottas et Ricciardo. Oui, trois. Voilà ! C’est moi qui décide. Stroll qui, suite à ses premiers points au Canada, a profité de ce cirque pour se hisser sur le podium. Espérons que ce soit le premier d’une longue série ! Il s’agit aussi du premier podium d’un Canadien depuis Jacques Villeneuve en 2001… et d’un Canadien qui ne porte pas le nom « Villeneuve ». P.S. : la simu sur PlayStation est plus fidèle à Baku. Bottas… Malchanceux et perdu en queue de peloton après l’incident de départ, il est parvenu à arracher une deuxième place avec persévérance et talent. Ricciardo, le plus grand et beau sourire du paddock. Il a fait une course constante mais menacée. En effet, son coéquipier ayant eu une panne moteur, il s’attendait à subir un sort similaire. Mais il a silencieusement fait sa course et a sorti le grand jeu au moment opportun. Il est ainsi parvenu à doubler trois voitures dans un dépassement très propre dont il a le secret :
Le dépassement de Ricciardo à Baku 2017
Baku 2017, le dépassement de Ricciardo en version Meme
La vidéo est ici. Ensuite, il a profité des mésaventures de Seb et Lewis pour s’emparer du commandement, qu’il a gardé jusqu’au drapeau à damiers.

Le message radio du jour

Perez a parlé de la lenteur de la Safety Car et une explication a été trouvée : Bernd Mayländer avait cédé sa place à la guest du jour.
Mariah Carey dans la Safety Car - Baku 2017
Bernd Mayländer déguisé en Piggy la Cochonne.
Mais la meilleure radio revient au roi incontesté de la discipline : Kimi ! Ferrari pensait pouvoir relancer Räikkönen en piste avec un petit allègement… Retranscription :
Steering wheel, gloves and steering wheel, yeah. Gim… steering wheel… Hey! HEY! Steering wheel, somebody tell him to give it to me. COME ON! MOVE!
Extrait court ici sur le Facebook Officiel de la F1. Vous souhaitez connaître les messages les plus marquants ? Au Rupteur pense à tout !

Le pilote à oublier

Vettel. Du grand n’importe quoi digne d’un road rage de dashcam russe. Citons Jean Alesi dans Formula One sur Canal + :
La réaction de Vettel, c’est un peu le Zinédine Zidane au Mondial qui du bon passe au mauvais.
Après, comme souligné par un très fidèle Rupteur, ça met un peu de testostérone dans le cocktail et ça enlève le côté policé et aseptisé de la F1. Hamilton n’est pas loin de cette récompense mais la data l’a innocenté. En me faisant l’avocat du diable, je trouve quand même qu’il a un peu cherché le contact façon karting. Freiner comme ça en sortie de virage, c’était limite. Dans un autre sens, Vettel devait garder ses distances. Le côté involontaire du geste du Britannique est aussi mis en avant par le fait qu’il aurait pu se foutre en l’air aisément ; Hamilton a eu un fond plat détérioré (pièce non remplaçable) alors que Vettel n’avait qu’à passer aux stands pour se faire remplacer le nez.

L’écurie à féliciter

Aucune écurie ne s’est détachée. Mention spéciale à Ferrari car ils ont remonté la voiture de Kimi en quelques minutes pour la relancer après le drapeau rouge. Force India l’aurait mérité pour un fait similaire à Ferrari et les résultats de ses pilotes. Cependant, ça a mal fini entre eux et de gros points ont été perdus. Mercedes, McLaren Honda, Red Bull et WIlliams peuvent également prétendre à ce titre mais chacune a eu son point noir.

Le pilote du week-end de course

Pas de vainqueur clair ici. Hamilton aurait pu être nommé. Malgré le « Bakugate », il a dominé très largement les qualifs et a fait une superbe course, dont la conduite à une main à plus de 300 km/h lors de son bricolage de tour de cou. Par contre, le résultat final ne lui permet malheureusement pas d’être « récompensé » par ce titre, ni même sa manœuvre controversée en sortie de virage façon « brake-test » de karting. La télémétrie l’innocente… la télémétrie a aussi innocenté Rosberg pour Monaco 2014 mais le doute plane toujours, surtout dans la TeamLH. Stroll peut y prétendre avec une belle P3 et sa première Q3. A voir s’il peut transformer l’essai dans les prochaines semaines ou les prochaines saisons.
La réaction de Stroll suite à son premier shoey
Le podium avait un goût… spécial. Mais un podium de Ricciardo sans shoey, c’est comme un baiser sans moustache.

Le pilote des qualifs

Hamilton. Il n’y a pas photo. Il a mis un vent à tout le monde, même à son coéquipier.

Azerbaijan mon amour

Le Mans nous a offert un florilège de rebondissements. La ville de Baku s’est alors sentie obligée de nous servir une course pimentée à souhait. Je pense qu’un 18 voire un 19 sur 20 n’est pas volé tellement le divertissement offert était intense. Pourquoi pas 20 ? La note parfaite ne se donne pas à une course édulcorée par de la Safety Car et du drapeau rouge. Pour obtenir le 20, il aurait fallu y ajouter un duel roue dans roue façon Barhein 2014. La saison est longue, ce n’est que partie remise. Nous vous rappelons que vous pouvez trouver tous les résultats des sessions et de la course sur le site officiel. Source photos : Formula 1, usage des médias en fair-use. Eléments ne générant pas de revenus et utilisés à but informatif.