Grand Prix d’Australie 2018 : début de saison surprenant
Depuis le 26 novembre, les fans de F1 sont en manque de course. Certains, dont votre serviteur, regardent la Formula E, d’autres se plongent dans les drogues dures comme l’Indy et les veinards se sont rendus aux essais hivernaux. Nous en avons même vu se passionner pour les Jeux Olympiques !!! Une attente tragique qui a pris fin ce dimanche 25 mars avec le Grand Prix d’Australie.
Les essais
En toute honnêteté [« Honestly » – Sebastian Vettel, pilote de voiture rouge], je ne trouve jamais les essais libres bien transcendants, à part pour entendre le duo Fébreau/Villeneuve qui nous font passer de très agréables moments. En ce qui concerne les résultats ou autres, il vaut mieux se focaliser sur les qualifications. Je trouve ça d’autant plus vrai avec le tout premier Grand Prix de la saison où les équipes tâtonnent encore.
Les essais qualificatifs ont été marqué par trois actions :
- Bottas qui a explosé sa voiture en Q3.
- Raïkkönen nous a sorti de sacrés chronos et a devancé Vettel.
- Hamilton nous a lâché un tour de folie.
Bottas : une roue dans l’herbe et une caisse dans l’mur
La déception du week-end. Valtteri, que nous attendions fermement dans une des deux premières lignes, se plante violemment en Q3. L’impact a été mesuré à 27G d’après Sky Sports. Il en est, fort heureusement, sorti indemne.
L’action est à 2:39… F1 bloquant l’intégration, nous sommes obligés de visualiser la vidéo sur YouTube directement.
N’ayant aucun chrono d’inscrit, il se voit reléguer en dixième place. Il démarrera finalement en quinzième position car la boîte de vitesse a dû être changée. Par miracle, le châssis n’a pas été touché.
Iceman en grande forme
Kimi, partir à la retraite ? Ce n’est pas demain la veille ! Le Finlandais a fait une séance qualificative très convaincante et se hisse même devant son co-équipier. Je suis assez bluffé, on le sent encore plus à l’aise que l’an dernier.
Le hic, c’est que, comme prévu, il est sacrifié en course au profit du teuton. Question de placement produit pour l’avenir ? L’un est proche de la retraite et se contente d’être second pilote sans faire sa diva alors que l’autre peut faire vivre des années de bonheur à la Scuderia façon Schumacher. Mais ça, c’est un autre débat.
Hamilton, un tour impérial
Pourquoi « impérial » ? En interview, le garçon nous dit qu’il n’a pas utilisé de mode « party » a.k.a. « mode Q3 ». Ce fameux mode qui envoie toute la puissance du moteur pendant un tour n’aurait pas été utilisé, il y est allé au talent. Quand on voit qu’il nous a gratifié d’une avance de 0.664 sur Raïkkönen, c’est tout simplement magistral.
Résultats

L’humour en qualif
Nous avons assisté à un dépassement de Grosjean… dans les stands ! Oui Mesdames et Messieurs. Aucune fichue pénalité.
La FIA fait tomber la pénalité : Grosjean démarrera des cuisines. #AusGP #F1 #AuRupteur pic.twitter.com/nMyQCUFXIt
— Au Rupteur (@AuRupteur) 24 mars 2018
En conférence de presse, quelques joutes verbales entre Vettel et Hamilton. Outre les mots de Lewis qui vont se retourner contre lui, nous noterons le senbalécouillisme de Kimi qui se fait vanner alors qu’il est là parce qu’il faut être là (protocole, tout ça).
"La Mercedes de tes injures roule sur le circuit de mon indifférence." #Iceman #Kimi7 #F1 #AusGP #AuRupteur pic.twitter.com/0zViUUq73r
— Au Rupteur (@AuRupteur) 24 mars 2018
Grand Prix d’Australie : la course
Rien de palpitant… nous nous sommes bien embêtés pour ne pas dire autre chose de plus scatophile. Dès le départ, c’est trop propre pour se dire qu’on va s’éclater. Un seul piment lors de la course : la Virtual Safety Car à cause de Haas. Celle-ci a permis un changement de trône inattendu avec un Hamilton déchu et un Vettel propulsé à la tête de la course.
En effet, une erreur de calcul dans le logiciel de simulation de chez Mercedes a laissé la Ferrari de Vettel ressortir des stands devant Hamilton. Ils ont dû utiliser la version de Monaco 2015. Je ne vois que ça.
En ce qui concerne les incidents Haas, c’est une défaite amère pour le clan de Caroline du Nord. Chaque pilote a eu droit à une roue mal serrée aux stands. Du coup, double abandon et amende FIA. L’amertume vient du fait que les voitures et leurs pilotes étaient très bien placés ! La quatrième force du plateau du début de saison 2018 perd une course en essayant de gagner quelques dixièmes lors des changements de pneus, kafkaïen.
Statistiques
Pos. | Pilote | Pos. 2017 | Tps de course | Pos. de départ | PU |
---|---|---|---|---|---|
1 | Vettel | 1 | 1:29:33.283 | 3 +2 | Ferrari |
2 | Hamilton | 2 | +5.036s | 1 -1 | Mercedes |
3 | Raïkonnen | 4 | +6.309s | 2 -1 | Ferrari |
4 | Ricciardo | DNF | +7.069s | 8 +4 | Renault |
5 | Alonso | DNF | +27.886s | 10 +5 | Renault |
6 | Verstappen | 5 | +28.945s | 4 -2 | Renault |
7 | Hulkenberg | 11 | +32.671s | 7 | Renault |
8 | Bottas | 3 | +34.339s | 15 +7 | Mercedes |
9 | Vandoorne | 13 | +34.921s | 11 +2 | Renault |
10 | Sainz | 8 | +45.722s | 9 -1 | Renault |
11 | Perez | 7 | +46.817s | 12 +1 | Mercedes |
12 | Ocon | 10 | +60.278s | 14 +2 | Mercedes |
13 | Leclerc | – | +75.759s | 18 +5 | Ferrari |
14 | Stroll | DNF | +78.288s | 13 -1 | Mercedes |
15 | Hartley | – | +1 tour | 16 +1 | Honda |
NC | Grosjean | DNF | DNF | 6 -10 | Ferrari |
NC | Magnussen | DNF | DNF | 5 -12 | Ferrari |
NC | Gasly | – | DNF | 20 -2 | Honda |
NC | Ericsson | DNF | DNF | 17 -2 | Ferrari |
NC | Sirotkin | – | DNF | 19 -1 | Mercedes |
Bilan du week-end
Haas
Haas est réellement l’équipe qui me surprend. On dirait les Force India de l’an dernier.
Autant je ne suis pas fan des deux pilotes des monoplaces américaines, autant là j’ai grandement apprécié leurs performances. La faute des mécanos leur a clairement fait du mal et l’écurie perd facilement 22 points.
Outre le talent au volant (pourvu que ça dure), je suis touché par l’esprit d’équipe et l’humanité de Grosjean et Magnussen :
Nice touch, @RGrosjean 👏#AusGP @HaasF1Team 🇦🇺 pic.twitter.com/kmgm5M8mht
— Formula 1 (@F1) 25 mars 2018
Team 👊🏼👏🏼 pic.twitter.com/SUZYPlP9ai
— Kevin Magnussen (@KevinMagnussen) 26 mars 2018
Force India
En parlant des Force India, quelle déception ! Surtout de la part d’Ocon ! Il s’est fait laminer par Perez !
Pour la voiture, Saint Franck Montagny nous a annoncé que des tas de pièces étaient inédites sur la voiture. Avec ces pièces absentes des tests hivernaux, il leur faudra bien 3-4 Grands Prix avant d’arriver à les faire fonctionner.
Renault
L’évènement technique inattendu de ce Grand Prix d’Australie se retrouve dans le palmarès motoriste des français : 6 monoplaces à moteur Renault dans le top 10 !
Sainz a été juste correct. Il s’est même pris pour son père.
LAP 23/58
— Formula 1 (@F1) 25 mars 2018
Sainz takes a trip through the gravel, letting Alonso through 😬#AusGP #F1 pic.twitter.com/CsXDQpxpoL
Hulkenberg a fait son boulot, toujours très carré.
McLaren
La bonne opération de McLaren avec un Alonso enfin délesté de problèmes mécaniques ! Il annonçait que l’Australie serait la pire course de l’année pour l’écurie. Ca promet ! En plus de ça, il est remonté à bloc. Tellement remonté qu’il en motivait son ingé !!!
"Let's do this!" 💪
— Formula 1 (@F1) 26 mars 2018
Plenty of #MondayMotivation for @McLarenF1 today after the #AusGP pic.twitter.com/5YEcxNtICK
Vandoorne a également effectué une étape australienne très honorable en finissant dans les points. Le Stoffel, un pilote solide que j’aime à le voir conduire.
Sauber
Le pauvre Ericsson a joué de malchance, donc on ne peut pas vraiment le noter sur la course. Il est devant son coéquipier en qualif… de peu alors que Leclerc effectue son premier Grand Prix. Je vous laisse conclure comme bon vous semble.
En parlant de Charles Leclerc, quelle course de notre Monégasque préféré ! Il a su profiter des abandons pour dérouler une course de qualité. Il s’est payé le luxe de ne pas finir en queue de peloton et surtout de supplanter une Williams à moteur Mercedes ! Celle de Stroll, qui plus est. Les barbajuans contre l’argent.
Par contre, je suis un peu attristé par les performances de la voiture. On ne sent pas encore la patte Ferrari comme Haas a pu en bénéficier. Mais il faut donner du temps au temps.
Toro Rosso
Au rang des déceptions, Toro Rosso est clairement présente. La malédiction Honda a encore frappé. Des essais hivernaux solides et bam ! Plus rien dès la première course. Gasly abandonne et Hartley, dont les talents de pilote ne sont pas à prouver, a juste essayé de terminer la course.
Avec Force India, c’est vraiment l’écurie qui me déçoit le plus. Je doute que ça aille dans le bon sens mais on veut y croire.
Williams
Sirotkin, il parait qu’un film alimentaire de sandwich se serait logé dans son écope de frein arrière droit. Paddy ne confirme pas mais explique que c’est le plus plausible. Donc pas d’appréciation à faire sur lui pour le moment.
Stroll… Je le mets dans le même panier que la voiture et les décris comme des déceptions. Il est très loin le podium de l’an dernier.
Je suis au regret d’écrire que c’est réellement l’écurie qui est la plus mauvaise. Force India, je pense que ça ira mieux à un moment ou à un autre. Toro Rosso, on va dire que j’ai une lueur d’optimisme. Mais là, l’espoir est nul. Ils ont le meilleur PU du plateau et depuis 2014, c’est une régression progressive.
Ferrari
Ferrari a fait le boulot, la voiture semble tenir ses promesses.
Vettel a été rapide et a fait une bonne course. Son équipe n’a pas flanché sur ses stratégies. Bien joué !
Kimi Raïkönnen… Ha ! Kimi… Week-end excellent, on le sent bien dans au volant de la voiture 2018, mieux que Vettel. Et là, comme d’habitude, il est sacrifié. L’équipe ne l’a pas informé de l’arrêt de Vettel et devinez qui en paie les frais ? Retranscription de la radio par Racefans :
Santi – We need a little bit more pace Kimi. Seb is lapping 28.5, 28.5. Yourself 28.7. Raikkonen – Is he not stopped yet? Santi – Not yet, not yet. Raikkonen – Oh, [BIP] you tell me? You first say to me that you are not in a hurry. [BIP] me up with this. Santi – We are fine Kimi, 28.5 is the target, 28.5.
Complété en fin de course par un pseudo-message d’excuse : We were unlucky with the Safety Car, it could have been an easy second place. Sorry, Kimi.
Heureusement, il philosophe à la Iceman :
Mercedes
Mercedes… outre l’erreur de calcul, ça marche bien. Ca fonctionne au poil en qualif, rien à redire. Je note cependant que le rythme de course est à améliorer face à des Ferrari très à l’aise dans cet exercice. Rien d’alarmant mais Hamilton, qui s’est lancé de lui-même dans une attaque pour rattraper Vettel, n’a pas réussi à inquiéter la Scuderia.
Bottas, quand à lui, a fait sa course en gagnant 7 places, c’est honorable sur un circuit où il est difficile de doubler. A surveiller mais je crois en lui.
Red Bull
Red Bull… Il paraît qu’il faut regarder les perfs de Ricciardo pour avoir le réel niveau de la voiture. Il vaut mieux car Verstappen a été inexistant et je suis à la limite de dire qu’il ne savait pas la conduire. J’espère juste que le flamboyant Australien gardera l’avantage et que Max se ressaisira, malgré tout.
Ricciardo : mon pilote du jour
Alonso a été officiellement nommé pilote du jour, à juste titre. Cependant, pour moi, Ricciardo a été un cran au-dessus.
Daniel a été le seul pilote à maintenir le rythme des trois hommes de tête, chapeau.
Nouvelle salve de compliments pour Daniel car il a effectué le meilleur tour en piste :

Concluons avec Ricciardo (encore lui) qui a fait le plus beau (et le seul légitime) dépassement de la course :
Le dépassement est à 1:03… F1 bloquant l’intégration, nous sommes obligés de visualiser la vidéo sur YouTube directement.
Péril de la F1 au pays des kangourous
La F1 2018 démarre mal. J’en viens presque à regretter mon réveil aux aurores.
Une saison de F1 sous le signe du halo, c’est comme une fille nommée « Roger » (aucun machisme, j’aurais pu dire un garçon prénommé « Marion ») : on t’en veut direct à la naissance.. et par tes parents, la FIA dans le cas de la F1.
Les dépassements… un nombre ridicule et rien de mémorable à part celui de l’artiste australien de la discipline. La victoire de Vettel ne se joue pas en piste ni même au DRS… elle se joue en pitstop sous VSC. J’en ai mal à l’aorte. Peut-être ai-je trop pris la mauvaise habitude d’avoir de l’action en regardant l’Indy et la Formula E entre les deux saisons ?
Alors pourquoi l’adjectif « surprenant » dans le titre ? Parce que. Déjà. Ensuite, c’est grâce ou à cause (selon les prestations) de certaines équipes qui ne sont pas là où je les attendais.
Certaines séries s’essoufflent avec le temps. Espérons que le prochain épisode redore le blason de cette saga automobile.
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Vous pouvez retrouver le guide Au Rupteur des différences entre 2017 & 2018 en F1. Vous pouvez également obtenir le condensé des infos de la saison (écuries, pilotes, pneus et calendrier) au format PDF.