Les Hypercars au Mans dès septembre 2020
Après une victoire (sans surprise) des LMP1 hybrides Toyota au Mans 2019, la réglementation hypercar arrive à point nommé ! Penchons-nous sur cette nouvelle catégorie.
Les caractéristiques des hypercars
Il y aura tout d’abord deux options pour un unique règlement :
- Un prototype avec des formes d’hypercar. Les spécifications et la sécurité de ces protos devront être identiques aux LMP1 actuelles. De plus, l’homologation se fera pour 5 ans.
- Une voiture basée sur une voiture de série et qui devra être construite à minimum 20 exemplaires sur 2 ans. C’est là le cœur de cible de cette réglementation.
Puis, ces voitures devront répondre à plusieurs critères :
- 1 100 kg.
- Hybridation optionnelle !
- 750 chevaux (550 kW) maximum en tout (full thermique ou hybride).
- 270 chevaux (200 kW) maximum pour la partie électrique (si unité de puissance hybride).
Un seul fournisseur de carburant sera sélectionné, contrairement à la F1.
Le design est libre, autant sur la carrosserie que le dessous de l’auto. Elles devront seulement répondre aux critères de sécurité aérodynamique imposés.
Moteur à combustion
Pour les prototypes, le moteur pourra être spécifique ou issu d’une hypercar de route.
Pour les hypercars de route, le moteur sera issude la voiture ou d’un moteur du même contruscteur.
Il est à noter que la courbe de puissance sera réglementée.
Partie hybride
Pour contrer le côté « quattro » des hybrides (il n’y a qu’à voir les sorties de courbe des LMP1 hybrides par rapport aux LMP1 régulières), un seuil de déclenchement de la restitution d’énergie a été instauré. En effet, le système hybride entraîne les roues avant et font de ces voitures à quatre roues motrices des missiles en sortie de virage. Ceci est fait dans le but d’équilibrer les forces.
Les seuils sont :
- 120km/h en pneus pour piste sèche.
- Entre 140 et 160 km/h (une valeur fixe sera définie) sur piste humide.
Le but recherché
Le but est d’avoir des voitures qui font le tour du circuit de la Sarthe en 3:30.
Pourquoi imposer certaines limites si on veut que les constructeurs viennent et fassent l’étalage de leur savoir-faire ? Le règlement technique a été fixé dans le but de rendre la performance indépendante du budget alloué par la marque engagée. Attention, ça c’est la pure théorie, comme dans d’autres disciplines, rien n’empêche de « noyer le poisson » via des sociétés différentes pour le développement…
Catégorie « hypersport »
Comment faire vivre des protos aux côtés d’hypercars adaptées à la course ?
Pour garantir la compétitivité de cette catégorie, avec deux types de machines, les prototypes et les hypercars de route, un équilibrage des performances a été instauré. Il intègre ces principes :
- Les fenêtres de performance établies et validées lors de l’homologation permettront d’obtenir des voitures aux performances rapprochées.
- La catégorie accueillant 2 profils de voitures (prototype et hypercar de route), un système d’équilibrage de performances sera mis en place. Il s’inspirera en grande partie des process de BOP automatique actuellement utilisés en LMGTE Pro et qui apportent entière satisfaction
Qui s’engage ?
Aston Martin, avec Red Bull Advanced Technologies, a déjà fait part de son engagement avec sa Valkyrie !
Toyota ne chôme pas et ne compte pas se reposer sur ses lauriers de LMP1 !!!

Et on peut même dire que ça roule pour les Japonais :
La Scuderia Cameron Glickenhaus sera également de la partie, sûrement avec un moulin General Motors.

C’est tout ?
McLaren est en train de réfléchir à un engagement. Ferrari et Ford, pourtant enthousiastes aux prémices de la création de cette catégorie, se sont rétractés (définitivement ?).
Nous espérons que Mercedes engagera sa Project One, Bugatti sa Divo ou encore que McLaren amènera sa Senna sur l’asphalte du Mans mais nous ne sommes que dans le conditionnel, à la limite du fantasme de passionné.
Pour les autres marques, on ne peut que fantasmer sur les visuels de l’excellent Sean Bull :
Cette réglementation hypercar, qu’en penser ?
Comme toute réglementation, il y a du bon et du moins bon. Pour ce qui est du budget, c’est tout à fait louable et ça peut marquer le retour de pas mal de grosses marques, comme l’arrivée d’artisans. Le sport auto ne se résumant pas aux ogres des multinationales, c’est le bon plan pour tout passionné de belles carrosseries qui se respecte… Or, nous le savons très bien que quand il y a de l’argent en jeu, et l’image de marque d’une grosse marque, les moyens pour maquiller les comptes sont nombreux. Ainsi, le budget reste une bonne idée, mais sera à surveiller de près.
Une autre critique provient des chiffres de puissance : 750 chevaux ?! La supercar de « Monsieur Tout-le-Monde » fait au moins 650 chevaux ! Un peu de folie ne ferait vraiment pas de mal ! 1 000, 1 200, 1 500 chevaux sont un minimum pour une hypercar !
Si Bugatti décide de s’engager, que feront-ils ? Ils prendront un V6 TFSi de RS4/RS5 dans la banque d’organes VAG et lui colleront un petit système électrique de VW ID3 pour l’hybridation ? Nous voulons voir un W16 libéré et tonitruant !
Qu’en sera-t-il de la Valkyrie ?! Le modèle de série est annoncé à 1 160 chevaux grâce au V12 Cosworth et au KERS de chez Rimac. Que vont-ils faire ? Enlever deux cylindres au moteur ?
Après, il en va de même que pour le budget : limiter la puissance c’est permettre à plus de prétendants de se greffer à cette catégorie.
Sur les réseaux sociaux, certains s’inquiètent pour les protos. Vont-elles tomber en désuétude ? Tout ceci est à voir.
Concluons sur un bon point : un carburant à mono-fournisseur. Ceci instaure une certaine égalité et évite que les marques ne comptent pas sur ça pour grappiller quelques chevaux supplémentaires.