F1 : La folie des transferts pour 2021 !
C’est le tremblement de terre du 14 mai 2020 sur la planète F1 : Daniel Ricciardo sera un pilote McLaren à compter de 2021. Il remplace Carlos Sainz Junior, tout fraîchement nommé pilote Ferrari. Initiée par le départ de Sebastian Vettel de Maranello, cette valse des baquets fait naître espoirs et interrogations. Etat des lieux.
Deux petites saisons et puis s’en vont. Daniel Ricciardo et Carlos Sainz n’auront pas passé plus de temps dans leurs désormais anciennes écuries respectives, Renault et McLaren. Depuis l’annonce de Ferrari concernant le non-renouvellement de contrat de Sebastian Vettel en début de semaine, leurs destins respectifs semblaient intimement liés. Les spéculations autour du baquet laissé vide par le quadruple champion du monde allemand allaient bon train. Néanmoins, Ricciardo et Sainz occupaient la première ligne des prétendants à une place chez les Rouges. Mais l’annonce ce matin du transfert de l’Australien à Woking pour l’exercice 2021 a mis fin au suspense. C’est finalement Carlos Sainz qui a décroché la pole position. Après avoir terminé la saison 2019 P6 et « meilleur des autres », le Madrilène entre donc dans une nouvelle dimension et enfilera le paletot flanqué du cheval cabré dès 2021.
Leclerc, de petit prince à roi ?
« Je n’ai jamais autant appris qu’avec toi comme coéquipier ». Ces mots sont ceux choisis par Charles Leclerc pour rendre hommage à Sebastian Vettel après l’annonce de son départ. Respect immense et sincérité véritable. Mais le Monégasque ne s’y trompe pas : il est le nouveau patron de la Scuderia, celui sur qui toutes les attentes reposent. Il ne lui aura fallu qu’une seule saison dans l’écurie la plus prestigieuse du plateau pour atteindre ce statut. En 2019, Leclerc a fait chuter Vettel de son piédestal rouge à coup de poles (7) et de victoires (2 dont l’emblématique Monza), faisant par la même occasion taire les plus sceptiques. « La valeur n’attend point le nombres des années » et Charles s’est attelé à prouver la véracité de cette maxime la saison passée.
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— Scuderia Ferrari (@ScuderiaFerrari) May 14, 2020
Le choix de placer Carlos Sainz aux côtés de Leclerc peut surprendre. Le Galicien semble d’ores et déjà condamné à évoluer dans l’ombre de son coéquipier. Avec Sainz, Maranello s’est (en théorie) acheté la paix. De quoi traduire un manque d’ambitions pour l’équipe de Mattia Binotto ? Notons que si Charles Leclerc ne glane pas le titre des pilotes en 2020, le cheval cabré entamera la saison 2021 sans champion du monde dans ses rangs pour la première fois depuis 2007. Un changement de politique induit par le talent et l’ascension de Leclerc. De même, les frictions à répétition du numéro 16 avec Vettel sur la piste la saison passée ont sûrement pesé au moment de prendre une décision. Plus question d’entretenir le flou sur la hiérarchie des pilotes côté italien. A l’instar de Red Bull avec Verstappen, la Scuderia fait place nette à son poulain et a choisi de miser gros sur le natif du Rocher. Une nouvelle dynastie s’ouvre chez Ferrari avec un objectif clair : 2021 doit être l’avènement du roi Leclerc.
L’énigme Renault
La signature de Daniel Ricciardo chez McLaren met en lumière la fragilité du projet de la marque au losange. En fin de saison dernière, Cyril Abiteboul répétait à l’envi que l’écurie française consacrait ses efforts de développement à la nouvelle règlementation 2022. Depuis quelques années, le team principal repoussait de saison en saison la question de la compétitivité de sa voiture. En s’offrant les services de Danny Ric en 2019, il semblait avoir frappé un grand coup. La venue d’un pilote du calibre de l’Australien concrétisait enfin les rêves de grandeur nouvelle chez Renault. Le salaire de Ricciardo représentait un investissement financier considérable mais pas insensé. L’Honey Badger étant d’ailleurs le premier enthousiasmé par le projet proposé par les Jaune et Noir.
Un an plus tard, tout est déjà parti en fumée. Le fait que le natif de Perth ait choisi de quitter Enstone avant même d’y avoir démarré sa seconde saison prouve beaucoup de choses. Renault ne peut lui fournir les moyens de ses ambitions. La saison 2019 poussive ne saurait prouver le contraire. La firme française n’est pas en mesure de lui donner des garanties quant à la compétitivité de sa monoplace pour 2022. Les dysfonctionnements du losange semblent éclater au grand jour en ces temps de transferts. A tel point que la présence du constructeur français en F1 dans les années à venir est désormais questionnée…

Mais la véritable interrogation du moment concerne le remplaçant de Daniel Ricciardo. Qui pour s’installer aux côtés d’Esteban Ocon en 2021 ? L’option Sebastian Vettel semble improbable : l’Allemand coûterait très (trop ?) cher à Renault et on le voit mal accepter de jouer les seconds rôles en piste. Une possibilité intéressante serait de rappeler Nico Hülkenberg. Il connaît bien la maison et souhaite revenir sur les circuits. Et quid du fantasme Alonso ? Ancienne gloire de Renault, l’Espagnol de 38 ans laisse planer le doute quant à un retour en F1. Les interrogations autour du second baquet Renault pour 2021 nourrissent les rêves les plus fous !
Who's it gonna be? 🤔#F1 pic.twitter.com/ApNXQGnuD1
— Formula 1 (@F1) May 14, 2020
Grandeur retrouvée pour McLaren ?
Moteur Mercedes en 2021, gros poisson recruté, pépite maison en embuscade… Tout semble rouler pour Woking. Les gros progrès entrevus la saison passée ne devraient pas être stoppés de sitôt. Lors de l’exercice 2019, McLaren a confortablement terminé à la 4ème place des constructeurs grâce à un châssis performant et à la venue de l’expérimenté Andreas Seidl entre autres. Avec 38 points d’avance sur le cinquième (Renault), l’écurie a redressé la barre et s’est affirmée comme l’outsider principal du plateau l’an passé. La venue de Daniel Ricciardo en 2021 est un réel plus pour la mythique écurie britannique. « Signer Daniel est un autre pas en avant dans notre plan sur le long-terme. Il amènera une nouvelle dimension excitante à l’équipe aux côtés de Lando » s’est réjoui Zak Brown. Danny Ric se voit propulsé comme tête de proue du projet McLaren.
Surtout, Woking met en place les conditions idéales à l’explosion de son chouchou Lando Norris. Véritable crack du paddock, le jeune homme de 20 ans va pouvoir continuer son ascension dans l’ombre de Ricciardo. Très à l’aise en qualifications mais encore un peu tendre en course, Lando pourra mettre à profit l’expérience de son coéquipier pour franchir un palier le dimanche. Fort de 7 victoires et de 29 podiums en F1, Danny Ric pourrait bien être le mentor de Norris. En F1, votre coéquipier demeure votre meilleur ennemi mais tout porte à croire que le courant passera entre les deux phénomènes. Tant sur le plan sportif que sur le volet marketing, McLaren a tout bon. Elle aura dans ses rangs deux pilotes comptant parmi les plus appréciés du paddock en 2021. Le sourire à toute épreuve de Daniel Ricciardo et les facéties du jeune Lando devraient faire des ravages auprès du public. En 2019, les deux compères ont pu faire état de leur complicité dans une conférence de presse déjà culte et ce alors même qu’ils n’étaient pas coéquipiers. Imaginez un peu ce que le duo « Dando » pourrait donner, sur la piste comme en dehors…
Le duo de déconne que ça va donner :') #F1 pic.twitter.com/LsCy1ZMS80
— Au Rupteur (@AuRupteur) May 14, 2020